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La chronique des arts et de la curiosité — 1901

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Nr. 3 (19 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19756#0031
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ET DE LA CURIOSITÉ

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Austin Abbey, un des plus brillants artistes de
la Royal Academy. M. Abbey, qui est d'origine
américaine, se fit tout d'abord connaître comme
illustrateur, et c'est une longue collaboration au
Harper's Magazine qui commença sa réputa-
tion ; puis vinrent différentes compositions, entre
autres celles inspirées par l'œuvre de Shakes-
peare ; plus récemment, l'artiste s'est consacré
â la légende du Saint-Graal et en a tiré une
série de tableaux dont quelques-uns ne sont pas
encore sortis de son atelier.

Parmi les nombreuses illustral ions qui ac-
compagnent cet article, il faut citer différentes
scènes tirées de La Tempête, de Tout est bien
qui finit bien, de Roméo et Juliette, etc.,
ainsi qu'un très caractéristique portrait de l'ar-
tiste d'après un dessin de son compatriote Sar-
gent.

BIBLIOGRAPHIE

Ausstellung von Kunstwerken des Mittelal-
ters und der Renaissance aus Berliner
Privatbesitz, veranstaltet von der kunst-
geschichtlichen Gesellschaft, 20 mai bis
3 juli 1898. Berlin, Groto, 1899. In-4», 178 p.
et 60 pl. hors texte.

En 1898 eut lieu, à Berlin, une importante expo-
sition d'œuvres d'art du Moyen âge et de la Re-
naissance, dont le succès fut constaté dans la Ga-
zette par M. W. Woisbach (1). La Société Berli-
noise d'histoire de l'art, qui l'avait organisée,
a voulu on laisser un souvenir durable, grâce à
un livre spécial. Et l'important ouvrage qu'elle
lui a consacré est remarquable par la rare per-
fection do son exécution matérielle, non moins
que par sa valeur scientifique.

Quatorze chapitres, rédigés par des savants
bien connus, notamment MM. Bode, Friedlsen-
der, Gronau, Ksemmerer, Stettiner, von Tschudi,
Vœge, correspondent aux diverses classes d'ob-
jets, réunis en des séries méthodiques qui com-
mencent par la peinture et la sculpture, pour
finir par les arts industriels.

M. Werner Weisbach a sigalé daus la Gazette
les peintures et les sculptures qui méritent une
attention plus particulière. Aussi, nous permet-
trons-nous do renvoyer sur ce point nos lecteurs
à son étude. Mais nous parlerons assez longue-
ment des « objets d'art », qui constituaient d'ail-
leurs, par leur nombre et leur qualité, la partie la
plus importante de l'exposition.

Toutes les séries, malheureusement, n'y sont
pas également bien représentées. Les ivoires du
Moyen âge, par exemple (dont les collections
parisiennes renferment tant de pièces capitales)
ne semblent pas jouir d'une grande faveur
auprès des amateurs berlinois, qui paraissent
plus sensibles à l'art de l'Italie qu'à celui de la
France et de l'Allemagne elle-même. Parmi ceux
que nous devons citer figurent, il est vrai, des
pièces qui offrent un grand intérêt archéolo-
gique, comme la petite boite prêtée par le musée

(1) Expositio?i d'objets d'art du Moyen âge et
de la Renaissance à Berlin. {Gazette des Beaux-
Arts, 3° pér., t. XX, p. 156)

Beuth-Schinkel; M. Vœge, qui lui a consacré
une longue notice, serait tenté d'y voir une œu-
vre française du x' siècle ; mais nous devons
avouer que son argumentation, pour savante
qu'elle soit, ne nous a pas entièrement con-
vaincu. Notons, également, quelques valves de
miroirs et quelques diptyques ou triptyques
français do l'époque gothique, dont plusieurs
proviennent de la collection Spitzer.

Parmi les productions, relativement peu nom-
breuses, do l'orfèvrerie, on no peut guère men-
tionner que trois pièces : le beau calice allemand
du xin" siècle conservé à l'église Saint-Nicolas
do Berlin, et les deux pokale do Hans Pet-
zolt et de Wcnzel Jarnnitzer, qui appartiennent
â S. M. l'empereur Guillaume. Un seul mo-
nument do rémaillerio serait à retenir : la croix
rhénane prêtée par le musée Beuth-Schinkel, à
laquelle on doit comparer, entre autres, d'impor-
tants fragments qui sont entrés au Musée na-
tional do Florence avec la collection Garrand.

Les bronzes constituaient un dos principaux
attraits de l'exposition; aussi M. Bodo leur
a-t-il consacré un important article. Après avoir
constaté, et avec raison, quo les bronzes italiens
sont aussi pou connus que nombreux et recher-
chés, il résume clairement ce quo nous savons
actuellement sur eux. Commençant par les fontes
exécutées dès lo haut Moyen âge en Sicile et dans
l'Italie méridionale, il définit le caractère des
principaux ateliers qui ont fleuri, à Florence
d'abord, ensuite à Padouo et à Venise, puis de
nouveau en Toscane, du xv° au xviii1 siècle, in-
sistant sur les œuvres typiques qui devront ser-
vir do base à une classification raisonnée. L'ex-
position comprenait une suite nombreuse et variée
do ces bronzes, où les principaux genres étaient
représentés par des spécimens do premier ordre,
comme le Neptune de la collection de M™' Hai-
nauer (1), ou le Méléagre et le Neptune do San-
sovino appartenant à M. le comte Friedrich
von Pourtalès.

Mais c'est surtout la faïence italienne que l'on
pouvait apprécier à cette exposition, et non par
ces pièces de la décadence autrefois si vantées,
mais par do nombreuses œuvres du xv° siècle et
du commencement du xvi". Les faïences du xv°
siècle à email bleu en relief ont fait l'objet d'un
chapitre spécial do M. Bode, où le savant conser-
vateur du musée de Berlin a exposé les raisons
pour lesquelles il croit pouvoir leur assigner une
origine florentine : nous n'insisterons pas sur ces
pages, qui ne sont que la réimpression d'un article
du Jahrbuch dont nous avons rendu compte ici
même (2). Au contraire, nous voudrions pouvoir
insister longuement sur la remarquable étude que
M. Richard Stettiner a consacrée à l'ensemble des
faïences italiennes du xv°_sièclo: c'est le meilleur
travail qui ait encore été fait sur la question. En
l'absence do documents précis, un examen très
minutieux dos œuvres pouvait seul permettre
d'arriver à un classement rationnel ; et c'est

(1) Ane. coll. Spitzer. — M. Molinier estime
que cette figure, si elle se rapproche par certains
côtés des productions de Riccio, no doit cepen-
dant pas, sans doute, être attribuée à ce maître.
(Gazette des Beaux-Arts, 3epér., t. XVIII, p. 501).

(2) Chronique des Arts du 14 janvier 1899.
 
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